Mandrin. — Mon Dieu, oui !… Il faut bien s’amuser un brin, n’est-ce pas, Monsieur ?… Il a besoin d’apprendre son métier, le jeune homme.
Cartouche. — Lui !… Mais c’est le premier chef de brigands du XXe siècle !…
Mandrin. — Non !… Eh bien ! il n’est pas fort !
Madame Cartouche. — Une coupe de champagne, Monsieur Mandrin ?
Mandrin. — Tout de même !… À votre santé, mesdames ! À vous, Cartouche ! À vous, le brigand du XXe siècle !
Tous. — À la santé du Capitaine Mandrin !
Scène IV
LA MARÉCHAUSSÉE
Un Brigand (accourant). — Capitaine !… Capitaine !
Cartouche. — Pardon !… Les affaires !…
Le Brigand. — La Maréchaussée se dirige de ce côté.
Tous. — La Maréchaussée !
Cartouche. — La Maréchaussée !
Follentin. — La Maréchaussée !… Sauvons-nous…
Mandrin. — Pas par là ! Pas par là ! Chacun pour soi ! À la caverne !
Follentin, revenant du fond, affolé. — Ah ! mon Dieu !… Ils arrivent par là !… Ils arrivent par là !… Eh bien, quoi ? C’est fermé ! Ils ont fermé la grotte !
Tous les Brigands (à l’intérieur). — Mais fermez donc ! Fermez donc !
Follentin. — La Maréchaussée !… C’est la Maréchaussée !
Cartouche. — Mais allez-vous fermer, malepeste !
Gabriel, paraissant à la tête de la Maréchaussée en uniforme de lieutenant. — À la grotte ! En avant !…
Follentin. — Mais fermez donc, nom d’un chien !…
Gabriel. — En joue ! Rendez-vous ou vous êtes morts !
Mandrin. — Nous sommes pris !
Cartouche. — Ah ! vous êtes encore un malin, vous !
Gabriel. — Allez ! arrêtez-moi tous ces gens-là !
Follentin. — Dieu !… C’est Gabriel.
Gabriel (en montrant Follentin). — À celui-là, seul, la liberté !
Follentin. — Sauvé !… Merci, mon Dieu !
Bienencourt (apparaissant en uniforme archi-galonné de Maréchal de France). — Pas encore !
Tous. — Hein ?…
Bienencourt. — Soldats, pas de passe-droit !… Et empoignez-moi tout le monde !