Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 9, 1948.djvu/159

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Son étrange pâleur.
Son visage se tire,
Il frissonne, il transpire.
C’est qu’il a trop fumé,
Louis le Bien-Aimé !

Jeanne.

Moi, je connais un remède
Pour guérir le mal de cœur.
Voici comment on procède.
C’est souverain, sur l’honneur.
On infuse la mélisse
Avec des ronds de citron,
de girofle l’on épice,
La canelle aussi, c’est bon.
Et l’on boit cette tisane,
Avec un doigt de cognac,
Remède de paysanne,
Mais qui remet l’estomac.

Follentin.

Ce remède en vaut un autre,
Sans vouloir tomber le vôtre,
Pour moi, j’en connais des tas,
Pour guérir ses embarras,
Nous avons l’antipyrine,
Nous avons la cérébrine,
Nous avons l’analgésine,
Nous avons la migrainine,
On vante aussi l’escalgine,
Puis l’antipeslagine.

Ensemble

Tous.

Mon Dieu ! que de noms en ine,
Jamais ça ne se termine.

Follentin.

La quinine, l’aspirine,
Et puis l’amidopyrine.

Follentin.

Voulez-vous un nom en on ?
Prenez du pyramidon.

Tous.

Non, cet homme est incroyable,
Il sait tout, il connaît tout.
Dites-nous, soyez aimable,
Ces drogues se trouvent où ?