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Les Trottins.

Non, Mesdam’s, on n’vous écout’ pas,
Vous vous méprenez ! Nous sommes honnêtes,
On se moque pas mal de tous vos repas,
Nous somm’s honnêt’s, nous ne marchons pas !

Les Pelotinettes.

Vous ne marchez pas ?

Les Trottins.

Nous ne marchons pas.

Les Pelotinettes.

Vous ne marchez pas ?

Les Trottins.

Nous ne marchons pas ! Nous ne marchons pas !
Sur la fin du chœur, on entend des rires gouailleurs.

Scène II

Les Mêmes, FOLLENTIN, Madame FOLLENTIN, MARTHE paraissent, suivis de quelques passants qui se moquent d’eux.

Follentin. — Oh ! mais avez-vous fini de nous suivre comme ça ?

Madame Follentin. — Tas d’imbéciles !

Marthe. — Maman !… On m’a pincée !…

Les Passants, riant. — Ah ! Ah ! Ah !

Rumeurs parmi les Pelotinettes et les Trottins.

Ah ! Ah ! Ah ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Regardez-les !… Ah ! bien, vrai !… Ces costumes !… (Exclamations à distribuer entre les Pelotinettes et les Trottins.)

Madame Follentin, les imitant. — Ah ! Ah ! Ah ! Si vous voyiez comme vous avez l’air bête avec vos « Ah ! Ah ! Ah ! »

Tous. — Ah ! Ah ! Ah !

La Gardienne de la Paix, entrant. — Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a encore ?

Un des Trottins. — C’est ces masques !

La Gardienne. — C’est vous qui causez ces attroupements ?

Madame Follentin. — Mais, Madame l’agent, c’est ces gens qui s’obstinent à nous suivre en criant : « à la chienlit ! »

La Gardienne. — Aussi pourquoi sortez-vous déguisés ? Ce n’est pas le vendredi gras aujourd’hui !…

Follentin. — Je vais vous dire, madame l’agent, c’est que nous ne sommes pas de ce siècle.