Madame Follentin. — Nous sommes du XXe.
Marthe. — Alors, nous avons encore nos vêtements de l’époque !
La Gardienne. — Ce n’est pas des raisons !… faudra en changer !… (À tous les personnages.) Allons circulez ! circulez !…
Scène III
Follentin. — Ah, çà ! Où pouvons-nous bien être ici ? C’est curieux, on dirait Saint-Augustin.
Madame Follentin. — Oui !… et pourtant il n’y a pas de canal à Saint-Augustin.
Marthe. — Non.
Follentin. — Dites donc, madame l’agent, qu’est-ce que c’est que ce canal ?
La Gardienne. — C’est le Canal Malesherbes, Monsieur.
Tous les trois. — Le Canal Malesherbes !
La Gardienne. — Oui, qui nous relie avec Paris-Port de mer.
Follentin. — Oh ! Nous avons enfin Paris-Port de mer ?
La Gardienne. — Mais, dame !… D’où sortez-vous ?
Madame Follentin. — Mais alors, nous avions raison ! Ce canal Malesherbes, c’est bien Saint-Augustin.
Marthe. — Mais oui, Maman ! Tiens, la statue de Jeanne d’Arc.
Follentin. — Mais oui… tiens ! qu’est-ce qu’elle a donc de changé ?
La Gardienne. — Où ça, Jeanne d’Arc ?
Madame Follentin. — Là-bas !
La Gardienne. — Ça !… C’est la statue équestre de Thalamas.
Follentin. — Thalamas ?
La Gardienne. — Oui, un grand homme d’autrefois qui a été brûlé vif sur un bûcher !…
Follentin. — Allons donc ! lui aussi ?
Madame Follentin. — C’est bien son tour !
Follentin. — Thalamas ! Thalamas qui a dégringolé Jeanne d’Arc !
La Gardienne. — Allons ! Allez vous changer !… que je ne vous retrouve plus comme ça.
Follentin. — Oui, madame l’agent.
Un Passant s’adressant à La gardienne. — Pardon, la rue Emile Combes ?…
La Gardienne. — À Montmartre !… Ancienne rue des Abbesses.
Le Passant. — Merci, sergente !