Les Autres Passantes. — Mais oui ! Mais oui !
Follentin. — Comment, une automobile ? (À Madame Follentin.) Tu as vu une automobile, toi ?
Madame Follentin. — Mais non ! Mais non !
Deuxième Passante. — Naturellement ! Vous n’avez rien vu ! Comment voulez-vous voir une automobile qui fait du 2 000 à l’heure !
Follentin. — Comment ! On ne voit plus les automobiles aujourd’hui ?
Première Passante. — Évidemment ! Quand vous tirez un coup de fusil, est-ce que vous voyez la balle ?
Madame Follentin. — Mais c’est effrayant !
Deuxième Passante. — Oh ! vous l’avez échappé belle ! Mais vous pouvez dire qu’il vous a un peu bouffé le nez, le chauffeur.
Follentin. — Nous ?
Première Passante. — Mais dame ! Vous n’avez pas entendu ?
Follentin. — J’ai entendu… J’ai entendu : « Esp… »
Deuxième Passante. — Eh ! bien, oui, il vous a dit : « Espèce d’idiot ! Regardez-moi le crétin qui ne peut pas faire attention ! Qu’est-ce qui m’a donné une moule pareille ? »
Les Trois Follentin. — Mais nous n’avons rien entendu !
Première Passante. — Vous n’avez pas entendu parce que quand il a fini la phrase, il était déjà à Versailles.
Follentin. — Ah ! par exemple !
Scène VI
Gabriel. — Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi ce rassemblement ?
Deuxième Passante. — Ce sont des gens qui ont failli être écrasés par une automobile.
Gabriel. — Vraiment ?
Follentin. — Imaginez-vous, monsieur… ah ! Gabriel !…
Madame Follentin, Marthe. — Gabriel !
Gabriel. — Madame Follentin, Monsieur Follentin, Mademoiselle Marthe !
Première Passante. — Ils se connaissent.
Gabriel. — Oui, mesdames, oui, messieurs, merci bien.
Première Passante. — De rien ! De rien !
Deuxième Passante. — Et une autre fois, faites attention aux automobiles.
Scène VII
Follentin. — Vous ! Vous ! Ah ! bien, si je m’attendais à vous retrouver de ces jours…
Gabriel. — Croyez-vous que je vous aurais abandonnés ?
Marthe. — Hein, papa !… Qu’il est gentil ?