Page:Feydeau - Théâtre complet, volume 9, 1948.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Collégienne. — Ce n’est pas mon affaire !… Si c’est pour la bagatelle, après le service !… Sinon, épousez-la et au peloton des gens mariés ! Qu’est-ce que c’est que ça, donc ? Allez, mes enfants, manœuvrez un peu pour montrer à Monsieur. (Commandant.) Mouvement horizontal et latéral des bras, sans flexion, avec flexion des extrémités inférieures. Commencez !

Tous les Soldats Hommes et Femmes. — Une ! deux ! Une ! deux !

Ils exécutent le mouvement les uns après les autres et sans aucun ensemble.

La Collégienne. — C’est ça !… Ça va !… (À Follentin.) Croyez-vous que c’est une manœuvre, que ça manque assez d’ensemble ?

Follentin. — C’est admirable !

La Collégienne. — Attention, mes enfants, voilà un général.

Follentin. — Un général ! un général !

Le Général traverse la scène et salue militairement en passant devant les trois pelotons : la collégienne, tous les soldats répondent par un pied de nez.

Follentin. — Ah ! mais qu’est-ce qu’ils font ?… Un pied de nez au général ?

La Collégienne. — Mais oui !

Follentin. — Mais c’est le conseil de guerre !

La Collégienne. — Mais jamais de la vie ! C’est le règlement en vigueur aujourd’hui sur les marques extérieures de respect.


Couplets


I

La Collégienne.

Jadis on disait à chaque homme.
Soldats, mes enfants, voici comme

Les Soldats.

Com, com, com, com, com, com, comme,

La Collégienne.

À tout chef quand il passera,
Son respect on témoignera.

Les Soldats.

Ra, ra, ra, ra, ra, ra, ra.

La Collégienne.

Dans l’ordre de la hiérarchie,
D’abord l’arme qu’on rectifie,

Les Soldats.

Fi, fi, fi, fi, fi, fi, fi,