Madame Follentin. — Du tout !… Du tout !… Venez, mes petits amis.
Follentin. — Oh !
Madame Follentin. — Et toi, à la maison !…
Follentin. — Oh !
Scène XIII
Bienencourt, en vieux monsieur vénérable qui est entré pendant les dernières répliques. — Et toi, à la maison !… Et vous supportez, monsieur, qu’une femme vous parle de la sorte ?…
Follentin. — Vous l’avez entendue, monsieur, et c’est ma femme !… Voilà ce que votre époque en a fait !…
Bienencourt. — Il faut vous révolter.
Follentin. — Ah !… n’est-ce pas, Monsieur ! (À part.) Très sympathique, ce vieillard respectable, ça doit être un académicien.
Bienencourt. — Un homme beau et bien fait comme vous, est-ce que vous êtes fait pour croupir dans la médiocrité bourgeoise, pour mener la vie d’homme de ménage ? Allons donc !… Je connais vingt dames riches, monsieur, qui seraient trop heureuses de mettre leur fortune à vos pieds !…
Follentin. — Hein ?
Bienencourt. — Un mot !… un signe !… et je fais de vous le demi-castor le plus envié de Paris !
Follentin. — Ah ça ! mais qui êtes-vous donc ?
Bienencourt. — Voici ma carte.
Follentin, lisant. — « Monsieur Alphonse, tableaux et objets d’art. » Ah çà ! mais monsieur, vous êtes !…
Bienencourt. — Procureur de la République !
Follentin. — Oh !
Bienencourt. — Tenez !… Voulez-vous connaître la grande vie d’aujourd’hui ?
Follentin. — Oh ! oui, je veux ! Oh ! oui, je veux !…
Bienencourt. — Voulez-vous la voir, la jeunesse du jour, la jeunesse décadente !… Je vais vous faire goûter d’une nuit d’orgie au vingt et unième siècle !…
La Femme. — À moi !… Au secours !… On m’assassine !…
Follentin. Ah ! non !… vous, là-haut !… On ne me la fait plus.
Bienencourt. — Allons !…