Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/37

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d’être aimée et que je suis heureux de vous prendre pour femme !

Germaine. — Oh ! je vous aime bien, moi, allez !

Robert. — Sont-ils gentils… on dirait Roméo et Virginie !

Germaine, rougissant. — Tu étais là, Robert !

Robert. — Oui !… oh ! mais, je n’ai rien entendu !

René. — Robert sait bien que nous sommes fiancés, et que rien n’est pur comme le baiser que je dépose sur votre front. (il fait un effort pour se soulever et baise Germaine au front. A ce moment il porte la main sur sa blessure.) Ah !

Germaine. — Quoi ?

René. — Ah ! j’ai éprouvé comme si ma blessure se rouvrait ! ça n’est rien, c’est en me soulevant, mais c’est passé.

Robert. — Ah ! aussi, vous n’êtes pas raisonnable ! Quand on est blessé on fait attention ! On ne se remue pas ! D’abord, il faut que vous soyez guéri le plus tôt possible… Songez que dans quinze jours, il faut que vous soyez sur pied.

Germaine. — Oh ! oui !

René. — Oh ! je serai remis avant… Mais c’est drôle, j’ai froid et puis j’ai chaud… J’ai la fièvre, il n’y a pas à dire… et puis je me sens faible !

Robert. — Dès que votre lit sera prêt, il faudra vous coucher !

René. — Oui, oh ! mais j’ai la gorge sèche, je voudrais bien boire !

Robert. — Je vais aller chercher de la tisane.

Germaine. — Non, moi ! C’est moi que cela regarde à mon tour… les hommes ne savent pas les faire, les tisanes. Non, toi Robert, tu vas rester là.

(Elle sort par la droite.)


Scène XI

Robert, René

René, d’une voix un peu faible et souriant. — Vois-tu