Salmèque. — Eh ! bien oui !
Farlane. — Eh ! bien, vous ne voyez pas que vous écrivez Farlane, S-a-l-m-e-q-u-e ? Avec la meilleure volonté du monde, ça n’est pas possible.
Salmèque. — Mais je ne m’appelle pas Farlane !
Farlane. — Vous, je sais bien ! mais vous vous appellerez comme cela !
Salmèque. — Ah ! bon, vous voulez que je prenne un pseudonyme ?
Farlane. — Comment un pseudonyme ! (à part) non mais c’est qu’il n’y a rien moyen de lui faire comprendre (haut) puisque c’est mon nom !
Salmèque. — Ah ! parfaitement ! c’est que vous n’êtes pas si connue par votre nom de famille.
Farlane (à part.) - Elle bêche mon nom à présent !
Salmèque. — Mais permettez,. il me semble tout de même, quand j’y réfléchis, que c’est à la femme à prendre le nom de son mari…
Farlane. — Eh ! bien, c’est ce que je vous dis !
Salmèque. — Ah bien ! alors nous sommes d’accord ! Ainsi, comme cela, vous vous appelez Marie Farlane ?
Farlane. — Jamais de la vie ! je m’appelle Thomas Célestin Farlane !
Salmèque. — Comment, "Thomas, Célestin" ? Ce sont des noms d’homme, cela !
Farlane. — Dame ! on ne pouvait pas me donner des noms d’animaux cependant !
Salmèque. — Eh ! bien, et "Marie" ?
Farlane. — Oh ! celui-là, je m’en passe !
Salmèque. — Comment ! mais pourquoi ?
Farlane. — Pourquoi ? Eh ! bien pourquoi pas aussi Joséphine, Amanda,… tout le calendrier alors !
Salmèque. — Mais alors, qu’est-ce que vous me chantez donc ? Vous n’êtes pas la citoyenne Marie ?
Farlane. — Tiens ! à qui le dites-vous !
Salmèque. — Hein ? Qu’est-ce que vous avez dit ?…
Farlane. — Je dis que je suis le citoyen Farlane !
Salmèque. — Un citoyen ! Ah ! mon Dieu… Comment, vous n’êtes pas ! mais c’est une infamie… mais alors, Monsieur, de quel droit vous mettez-vous en travesti ?
Farlane. — Qu’est-ce qu’elle dit ?
Salmèque (furieux.) - Oui enfin, de quel droit vous mettez-vous en homme pour vous faire passer pour une femme ?