Page:Feydeau - Théâtre complet IV (extraits), 1995.djvu/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Roger. — Je connais mes devoirs de galant homme, madame ; et je vous jure que jamais il ne sortira de ma bouche !


Scène VIII

Cora, Roger, Joseph, puis Tristan.

Joseph, annonçant. — Monsieur le baron Tristan.

Roger, à part : — Lui ! Parbleu ; il arrive à propos.

Tristan, arrivant en se parlant à lui-même. — Enfin !… De deux choses l’une… Si je cède… il l’épouse ! maintenant si nous nous battons… c’est clair… mon affaire est faite… et il l’épouse tout de même… Je crois donc que dans ce cas, l’on pourrait très bien… sans que l’honneur en souffrît… (vivement) Oh ! je ne lui ferai pas d’excuses… non !… seulement je lui ferai comprendre que… oui ! c’est cela… (Il s’avance et salue.) Madame ! Monsieur !… (Roger et Cora saluent.) Pardon, monsieur, pourrai-je avoir un moment d’entretien avec vous ?…

Cora, sournoisement. — Non, c’est inutile, je sais tout. Je connais votre noble conduite, monsieur Tristan ; je sais que vous avez voulu vous battre pour moi… Je vous en remercie… Mais il est temps que cette comédie finisse… tout cela n’était qu’une épreuve !

Roger. — Comment une épreuve ?

Cora, bas. — Chut ! laissez-moi faire ! (haut.) Oui, monsieur Tristan… tout cela n’était qu’une épreuve… je voulais voir si vous m’aimiez véritablement, si vous étiez capable de vous battre pour moi. Vous m’en avez donné la preuve, je ne l’oublierai pas ! Quant à monsieur de Lérigny, il n’a jamais été votre rival… Permettez-moi de vous présenter mon cousin.

Roger, stupéfait et bas à Cora. — Hein ! qui ça, votre cousin ?

Cora, bas. — Mais ! vous !

Roger. — Ah ! je !… Comme Brindargent alors ! (haut et saluant) Monsieur !

Tristan, saluant. — Monsieur ! (à part) Ah ! ma parole je n’en reviens pas ! Comment ! tout cela n’était pas