Page:Feydeau - Un bain de ménage, 1889.djvu/16

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Laurence.

Il me semble que je vais tomber.

Adélaïde.

Ah ! que ce doit être bon des étourdissements légitimes !

Laurence.

Décidément non, je ne prendrai pas de bain, je rentre chez moi, vous pouvez monter vous coucher ; moi, je vais en faire autant.

Adélaïde la conduit jusqu’au seuil de sa porte.
Adélaïde.

Madame n’a plus besoin de moi ?

Laurence.

Non, merci, ma fille, je vais mieux.

Elle rentre dans son appartement.
Adélaïde.

Là ! bonsoir, Madame.



Scène VII.

ADÉLAÏDE.
Adélaïde.

Une bonne nuit pas là-dessus et il n’y paraîtra plus. Pauvre petite femme ! Et dire que cela pourrait m’arriver, à moi aussi, si je me mariais. Cela pourrait même m’arriver sans cela ! Mais, bernique !… pas si bête ! on a l’œil. (Allant à la baignoire.) Oui, mais avec tout ça, Madame ne prend pas son bain, un bain si apaisant. Quel coulage ! Voilà un bain perdu… Oh ! quelle idée… il est encore tout chaud, Madame est couchée, Monsieur est sorti, ma foi… si je… Eh, allez donc !… (Elle déboutonne son corsage.) Comme cela, il n’y aura rien de gâché ! (On entend le bruit d’une clef tournant dans la serrure de la porte de droite premier plan.) Mon Dieu ! quelqu’un ! Ce doit être Monsieur ou Monsieur Catulle…

Elle éteint sa bougie et se cache derrière le paravent.