Scène VIII.
Pristi ! il fait noir comme dans un four !
C’est Monsieur, je ne me trompais pas.
Où a-t-on mis les bougies ? (il cherche à tâtons) Oh ! je suis furieux ! (Il se cogne contre un meuble.) Pardon ! Il n’y a qu’à moi, il n’y a qu’à moi qu’il en arrive de pareilles ! Non, c’est énorme ! (Il se cogne contre un autre meuble.) Pardon ! À peine suis-je descendu que le concierge m’appelle et me dit : « Il y a une lettre pour Monsieur »… Je reconnais l’écriture ; qu’est-ce que c’est, me dis-je ? Je romps, je romps le cachet et je lis.
Ah ! t’as pas fini ?
T’as pas fini ! hein ! les oreilles m’ont corné… je lis… ; « Mon gros So… », elle m’appelle toujours son gros So…, abréviation de Sosthène. « Mon gros So, ne viens pas ce soir, mon singe m’emmène chez Bidel. » Comme s’il ne pouvait pas se dispenser de ces réunions de famille. C’est énorme ! Je suis furieux !… Dieu que c’est embêtant !…
Est-ce qu’il ne va pas s’en aller ?
Avec tout ça, je ne trouve pas les bougies. (Il se cogne dans la baignoire.) Crac ! allons bon !… Comment ; ma femme a déjà pris son bain ?… Oh ! elle aura changé d’idée. C’est si capricieux les femmes ! Elle a fait préparer son bain et puis elle ne l’a pas pris… C’est bien ça !… non, c’est énorme ! enfin ! (Il se dirige vers la chambre.) Allons, je trouverai de la lumière chez moi.