Aller au contenu

Page:Feydeau - Un bain de ménage, 1889.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cocarel.

Hein ! ma bougie qui s’est éteinte. Qu’est-ce que ça veut dire ? Il n’y a rien d’ouvert, cependant !

Adélaïde.

Comme cela je pourrai profiter de l’obscurité !

Elle sort de derrière le paravent, sur la pointe des pieds.
Cocarel.

Non, cela n’est pas naturel, je vais rallumer.

Adélaïde.

Oui, si tu trouves des allumettes.

Elle met la boîte dans sa poche.
Cocarel.

Où sont-elles ? Je ne les trouve pas.

Adélaïde, se cognant sur un meuble.

Ah ! maudit tabouret.

Cocarel.

On a marché ! Qui est là ?

Adélaïde reste clouée sur place et ne bouge pas.
Cocarel.

Voyons, répondez, j’ai bien entendu ! Laurence, c’est toi ? Dis !… Voyons !… pas de farce !… Laurence !

Il saisit le bras d’Adélaïde.
Adélaïde.

Aïe !

Cocarel.

Ah ! je te tiens ! (Il lui passe la main sur la figure.) Nous allons bien voir !… une femme !… Ah ! tu vois bien que c’est toi, c’est inutile de te cacher, je te reconnais. Voilà bien ton nez !… ta taille !… je reconnais ta taille. Ainsi ce n’est pas la peine,… et puis, est-ce qu’un mari ne reconnaît pas toujours sa femme, même au milieu de l’obscurité ?…

Adélaïde.

Ah ! ma foi tant pis ! c’est le seul moyen de m’en tirer.