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Page:Feydeau - Un bain de ménage, 1889.djvu/18

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Scène IX.

ADÉLAÏDE.
Adélaïde.

Ouf ! j’ai cru qu’il allait coucher là. Me laissera-t-on enfin prendre mon bain bien tranquillement. (Elle rallume sa bougie.) Allons, Monsieur est rentré chez lui… Je crois qu’on peut y aller carrément (Elle retire son corsage.) Ciel ! (on entend tousser dans la chambre de Cocarel.) Ciel ! Monsieur ! encore lui ! ah ! en voilà une colle !

Elle éteint la bougie et se réfugie derrière le paravent.



Scène X.

ADÉLAÏDE, COCAREL.
Cocarel entre, une bougie d’une main, une bouillotte d’eau chaude de l’autre. Il est en pantalon et en pantoufles et tient sa robe de chambre sous le bras.
Cocarel.

Il m’est venu une idée… Je me suis dit « Voilà un bain qui ne fait rien… qui me tend les bras. Eh, bien ! je vais le prendre. » (Il pose sa bougie sur la chaise qui est contre le paravent.) Et, ma foi ! je viens prendre mon bain !

Il verse l’eau de la bouillotte dans le bain.
Adélaïde, à part.

Eh bien ! qu’est-ce qu’il fait ?

Cocarel.

J’ai toujours des idées excellentes, moi (Il trempe ses doigts dans le bain.) Ah ! l’eau est exquise ! pas trop chaude, cela ne pourra me faire que du bien !

Adélaïde.

Hein ! Il va prendre son bain ? en voilà une idée. Si je pouvais m’échapper.

Elle souffle la bougie.