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Page:Feydeau - Un bain de ménage, 1889.djvu/25

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Cocarel.

Toute notre justification,… la voilà ! nous… allions… prendre notre bain…

Laurence.

Ah ! vous alliez !… en même temps ?

Cocarel.

Mais non !… comment veux-tu ?… la baignoire est trop petite !…

Laurence.

Hein !…

Cocarel.

Non, ce n’est pas ce que je voulais dire… Enfin, tiens ! justement nous étions en train de tirer à la courte paille pour savoir qui passerait le premier. Tu vois !

Laurence.

Ah çà ! tu es cynique… comment ! je vous prends en flagrant-délit, je vous trouve, là, tous les deux en tête à tête, au milieu de l’obscurité, et vous voudriez me faire croire !…

Cocarel, avec conviction.

Ah ! quelle fâcheuse idée j’ai eu de vouloir prendre ce bain !

Laurence.

Savez-vous bien que je puis vous traîner devant les tribunaux !… Lisez le Code, article 339.

Cocarel, digne.

Comment, tu connais le Code ?

Laurence.

Ma mère a eu la précaution de m’apprendre les divers articles qu’il est bon de connaître dans un ménage.

Cocarel.

Une fière idée qu’elle a eu là, Madame ta mère !…

Laurence.

Je vous défends d’insulter ma mère.

Cocarel.

Moi, je l’insulte !… mais tu es folle !