Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/190

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Bois-d’Enghien.

Nos amours ? Oh ! la, la, la, la !

Lucette, montrant le bouquet du général, en tenant toujours du bras gauche Bois-d’Enghien par le cou.

Tiens ! regarde ces fleurs des champs ! Elles ne te rappellent rien ?

Bois-d’Enghien, sur le même ton sentimental.

Si !… Elles me rappellent la campagne !

Lucette, avec un soupir, se redressant sur ses deux genoux et les bras en l’air, comme pour embrasser les images qu’elle évoque ; pendant que Bois-d’Enghien, le bras droit autour de sa taille, l’écoute, le corps un peu courbé.

Oui ! le temps où nous allions, comme deux étudiants, nous ébattre dans les blés !

Bois-d’Enghien, à part.

Ah ! voilà ce que je craignais : « Les petits oiseaux dans la prairie ; » les « Te souviens-tu ? »

Lucette, s’accroupissant à nouveau sur ses genoux pour rapprocher sa figure de la sienne en lui prenant le menton de la main droite.

Te souviens-tu… ?

Bois-d’Enghien, à part, le menton dans la main de Lucette.

Là, qu’est-ce que je disais ?…

Lucette.

… Nous nous roulions dans l’herbe, et moi, je prenais un bel épi… comme ça… (Elle tire un épi de seigle