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Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/216

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Bois-d’Enghien, avec un sérieux comique.

Il vous reproche d’être l’amant de Lucette Gautier.

Bouzin, se levant et protestant hautement.

Moi ? mais c’est faux ! Mais dites-lui que c’est faux ! Jamais, vous m’entendez, jamais, il n’y a rien eu entre Mlle Gautier et moi ! (Se méprenant sur le sourire railleur de Bois-d’Enghien.) Je vous en donne ma parole d’honneur !

Bois-d’Enghien, avec une conviction jouée.

Non ?

Bouzin, appuyant.

Jamais ! J’ignore si Mlle Gautier a un sentiment pour moi, — elle ne me l’a jamais dit, — en tout cas… je sais très bien que de mon côté… aussi, si c’est Mlle Gautier qui a été raconter… Eh bien, j’ai le regret de le dire : elle se vante !… (Suppliant.) Oh ! je vous en prie, ça ne peut pas durer, cette situation-là ! Voyez le général, expliquez-lui… et faites cesser ce malentendu dont les conséquences deviennent menaçantes pour moi.

Bois-d’Enghien.

C’est bien, je lui parlerai !

(Lucette paraît, venant du dessous.)
Lucette, s’arrête sur le palier, reprend un instant sa respiration puis, se décidant, va sonner à droite.

Ah ! le premier choc va être dur !