Page:Feydeau - Un monsieur qui n’aime pas les monologues.djvu/8

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Admettre le monologue, c’est rabaisser l’humanité ! On devrait le défendre ! cela me rend malade !


Moi, je n’admets le monologue… qu’à plusieurs ; parce qu’alors ce n’est plus un monologue ! Ce sont des gens qui se parlent ! et nous, qui les écoutons, dans la salle, nous sommes comme des indiscrets ; mais ils ne s’occupent pas de nous. Tandis que celui qui vient nous débiter un monologue… de quel droit ? Qui est-ce qui lui demande quelque chose ? Enfin, c’est comme si je venais vous en dire un, moi ! Hein ! qu’est-ce que vous diriez ? c’est faux, archi-faux, n’est-ce pas ? Eh bien ! nous sommes du même avis.


Ah ! quand on a une excuse, bon, je comprends : c’est autre chose ! ainsi, moi, tenez, j’ai un concierge… c’est très curieux… pas d’avoir un concierge, c’est une infirmité !… Non, c’est qu’il parle toujours seul. Mais lui, cela ne m’agace pas, parce qu’il a une excuse : il est sourd ! Il parle, c’est une façon de s’entendre penser.