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français : il est spirituel, aimable, bon père, bon maître, bon valet. Trois résultats importants en sont la conséquence : 1o ce peuple ne peut jamais s’élever à l’idée de liberté et de droit, parce que dans son système il a franchi et omis l’idée du mérite personnel. Il ne pourrait jamais comprendre qu’un autre homme ou un autre peuple veuille et pense autrement que lui. De cette manière on ne s’élève pas à l’empire du droit : il faut d’abord passer par la personnalité ; il a franchi ce degré, et, entraîné par des écrivains et par l’opinion publique, il a voulu la liberté.

Celui qui sera assez heureux pour conquérir l’opinion publique, ou seulement l’apparence de cette opinion, se servira de ce peuple pour tel but qui lui plaira. Il deviendra un autocrate, et un autocrate qu’il n’aimera pas à contrarier.

Il fera tous ses efforts pour confondre les autres peuples dans cette unité, et les faire obéir à cette opinion publique qui est proprement pour lui la vérité, au-delà de laquelle il n’y a rien à sa connaissance.

Chez d’autres peuples, une autre histoire a produit d’autres résultats.

L’Espagnol, chassé et subjugué ;

L’Italien, qui n’est jamais un ;

L’Anglais, qui présente une grande variété d’histoire et une série de peuples dominateurs,