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d’Enghien n’est rien, n’est pas même digne d’être rappelée, parce qu’une fois entré dans cette voie, elle était imposée par la nécessité.

La nation française était engagée dans une lutte acharnée, pour établir l’empire de la liberté et du droit ; elle avait déjà versé dans ce combat le plus noble de son sang. Mais, dit-on, cette nation n’était pas faite pour la liberté. Non-seulement je l’accorde, mais encore je crois pouvoir le prouver par les raisons suivantes : Il ne pouvait y avoir chez elle, unité et accord sur l’idée de droit, puisque la condition première de toute constitution libre, le développement de la personnalité, du caractère individuel, indépendant de la nationalité, manquait totalement dans la nation ; dans une telle lutte chaque opinion trouvait son parti, toute force protectrice tombait, et alors les partis devaient s’entredétruire, ainsi qu’ils l’ont fait pendant un certain temps. Tel était en vérité l’état de la France. Lorsque l’on commençait à se reconnaître, la direction suprême des affaires arriva entre les mains de l’homme dont nous parlons. Je veux ici passer sous silence par quels moyens. Il avait pu contempler des images de la liberté, des peintures pleines d’inspiration ; cette idée ne lui était pas entièrement étrangère, non plus qu’à tant d’autres. S’il y avait eu seulement quelque