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ÉPREUVES MATERNELLES

dîner. Tant pis ! Vincente s’arrangerait, mais elle ne voulait pas risquer de se rencontrer avec Mme Cassil.

Elle laissa un mot, s’appliquant pour égratigner l’orthographe et contrefaire son écriture. Elle prévenait que souffrante soudain, elle était obligée de remonter dans sa chambre.

Elle sortit, mais ne gagna pas sa mansarde du sixième de crainte qu’on ne vînt l’y relancer pour lui apporter quelque médicament.

Elle se rendit dans un hôtel proche pour y passer la nuit. Il lui semblait qu’elle devenait une bête traquée et elle frissonnait d’angoisse en se sachant à la merci de la vie.

Vincente fut bien effarée quand elle déchiffra le mot laissé. Elle courut le porter à sa maîtresse » en s’écriant :

— En voilà une drôle d’histoire ! nous lâcher au moment du repas ! Il y a autre chose !

— Vous n’avez jamais rien remarqué d’anormal dans cette servante ?

— Jamais.

— C’est peut-être une voleuse ?

— Tout est possible.

— Écoutez, Vincente… vous monterez jusqu’à sa chambre et vous verrez ce qu’il en est.

— J’y cours Madame.

— Elle est peut-être réellement malade… sans quoi cette attitude me paraîtrait inadmissible.

Vincente se hâta. Elle frappa contre la porte de la mansarde, mais personne ne lui répondit. Elle craignit que Denise ne fût plus malade, mais une domestique qui passait, la renseigna :

— Vous cherchez Marie Podel ? Elle vient de sortir en chapeau… elle a même fort bonne allure, votre cuisinière, on dirait la patronne.

Vincente n’entendait pas, accablée par cette révélation… que signifiait ce mystère ? Marie Podel mentait ? Elle ne l’en aurait pas crue capable… Elle pouvait donc être tout aussi bien une voleuse.

Elle redescendit fort ennuyée, car elle se sentait responsable. Mme Dutoit n’avait pris Marie que sur ses conseils.

Elle déclara :