Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/175

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tique de premier ordre et ce n’est pas tant notre duc que cet artiste visait, que cette peinture admirable…

Mlle de Saint-Armel parut frappée par cet argument. Elle jugea que sa nièce faisait preuve d’une finesse remarquable et elle la regarda non sans fierté.

— Tu as raison, murmura-t-elle, je me suis sottement méprise… Mais… ton oncle qui voulait donner ce trésor !…

— Donner, ici, a le sens de prêter pour une copie, une étude, M. Gontran Solvit copie la fresque de Michel-Ange, pourquoi ne désirerait-il pas étudier la peinture de notre ancêtre ?

Complètement abasourdie par tant de sagesse, Mlle de Saint-Armel s’écria :

— Tu as l’esprit d’un magistrat !… Je n’avais pas compris, et c’est pourquoi mon frère riait…

— Assurément, ma tante.

Un silence pesa pendant lequel Armelle réfléchissait. Elle commençait à s’arrêter d’être enfermée dans cette pièce, alors que Gontran Solvit causait avec le marquis.

Elle aurait voulu réconforter le jeune homme, qu’elle s’imaginait désespéré par l’arrogance de sa tante.

Elle lança :

— Il faudrait que J’aille dans le bureau de mon oncle, chercher une épingle. Il en a de longues et fine» pour attacher ses papiers.

— Tu n’iras pas dans ce bureau, parce que la porte donne sur le salon où sont ces messieurs.

— Bien, ma tante.

Les sourcils d’Armelle se fronçaient Elle voulait voir Gontran Solvit.

Courageusement, elle demanda :