Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/214

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quelque soirée, mais c’était difficile.

— Mais vous irez à la réception du préfet ? demanda Cécile.

— Je n’en sais rien encore. Nous n’aurons peut-être pas d’invitation.

Cette supposition amusa les jeunes filles.

— Vous serez des premiers invités ! s’exclama Roberte… vous pensez bien que votre nom est en tête de la liste !

— Je voudrais déjà savoir si le beau Gontran Solvit sera des nôtres, hasarda Cécile.

— À quel titre ? s’écria Louise, il n’est pas de la ville.

— Un danseur est toujours accueilli partout, riposta Roberte, surtout quand il est un peintre célèbre.

— Et la jeune fille blonde, le laissera-t-elle danser ? railla Cécile.

— Vous les avez revus ?

— Plus du tout ! C’est à croire qu’ils se cachent !

Cette phrase heurta désagréablement Armelle.

C’était le huitième jour qu’elle n’avait eu aucun signe de vie de Gontran et elle ne savait plus que penser.

Si sa tante était dans la joie de cette abstention qui donnait raison a ses appréciations sur la gent masculine, M. de Saint-Armel, en revanche, ne commentait nullement cette absence.

Il était même plus gai que de coutume.

Armelle n’osait plus questionner, et elle s’enfermait dans sa douleur.

— Quand est-ce ce bal ? demanda-t-elle.

— Samedi prochain, soit dans cinq jours… c’est bizarre que vous n’en ayez pas encore connaissance.

Armelle ne voulut pas dire : c’eût