Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/215

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été la même chose, puisque nous n’y serions pas allées.

Elle se tut pour ne pas blesser les jeunes filles.

Louise dit :

— Si votre tante n’aime pas que vous dansiez, il est probable qu’elle dissimulera cette invitation.

C’est ce que pensait la pauvre Armelle.

Ses amies parties, elle songea qu’elle eût aimé prendre sa part des plaisirs de son âge, ne serait-ce que pour savoir ce qu’était un bal.

Au dîner, il y eut une surprise.

— Ma sœur, notre nouveau préfet est un homme des plus aimables.

— Oh ! je sais, mon frère, que vous avez pris l’habitude de voir tout le monde aimable.

— Et je m’en félicite. Ce préfet, très désireux de plaire, veut fêter sa venue parmi nous, en donnant une réception.

— Naturellement ! encore une diablerie de gens du vulgaire.

— Et nous sommes invités.

Mlle de Saint-Armel ainée rit de façon méprisante :

— Et vous avez répondu, mon frère, que nous ne participions jamais à ce genre de plaisirs.

— Oui… j’ai même ajouté que nous réservions nos précieuses personnes pour les goûters de Mme de Paulus et les orangeades de Mme de Cabine.

— Vous avez eu raison, mon frère. Il faut, de temps à autre, donner une leçon de savoir-vivre à nos inférieurs.

— En conséquence, j’ai remercié M. et Mme Belgeard de leur excellente pensée et je leur ai dit que nous ferions une exception en leur faveur en nous rendant à leur soirée avec le plus vif intérêt.

La foudre tombant aux pieds de