Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/38

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Elle ne put retenir le lévrier et elle le vit, avec horreur, qui happait la main plus morte que vive, elle ne put articuler une parole, puis un dédain passa dans son regard, parce que c’était là un homme pour qui elle ne devait avoir que mépris… Et une tristesse voilà ce regard, parce cet homme représentait la jeunesse, la force et la vie.

Elle referma la porte comme on scelle un tombeau. Son cœur battit plus lentement.

De l’autre côté du mur, elle entendit les paroles de ce passant : « Est-ce vraiment une délicieuse jeune fille qui m’est apparue, ou suis-je un petit garçon qui lit un conte de fées ? »

Elle tressaillit, émue. Un sourd remords l’agitait. Des sensations mal définies tourbillonnèrent dans sa pensée.

Elle cherchait à se dire : C’est un homme, un de ceux qui ont fait du mai à ma tante qui est si bonne, mais pourquoi m‘a-t-il trouvée délicieuse ?

C’était le premier compliment qu’elle entendait, le premier hommage