Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beauté qui laissait peu de ses danseurs insensibles. Cet étranger ne s’apercevait donc de rien ?

Elle toussa pour s’éclaircir la voix et elle murmura :

— À peine reconnaît-on le modèle de votre peinture, monsieur ?

— C’est que je manque de personnalité, mademoiselle !

Ce fut répondu d’un ton moqueur.

— Je ne trouve pas… on dirait, au contraire, que vous ingéniez à faire absolument semblable.

Cécile s’arrêta subitement, honteuse de l’idée qu’elle pouvait faire naître. Ce peintre était sans doute un plagiaire. On l’employait, grâce a son talent, à copier des tableaux de maîtres, signature comprise.

Une horreur galvanisa Cécile. Elle se leva éperdue. entremêla ses brosses et les couleurs de sa palette. Le jeune homme, étonné, leva les yeux, la regarda et demanda simplement :

— L’assassin est-il réellement dans cette salle ?

Cécile ne répondit pas. Elle avait deviné la clef du mystère et elle n’avait qu’une hâte : s’en aller.

Se pouvait-il qu’elle eût pu croire une seconde que cet homme fût un mari possible pour elle !

Elle sortit du musée avec un soulagement. Elle rentra chez elle et accompagna sa mère au dernier thé de la préfète. Elle y rencontra Louise et Roberte.

Elle leur fit part de sa découverte présumée. Les deux jeunes ailes l'éecoutèrent gravement :

— Ce n’est pas mieux qu’un assassin, dirent-elles.

— Vous comprenez, reprit Cécile, que, dans ces conditions, il tait son nom. Il ne tient pas du tout à ce qu’on