Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Cécile, mon enfant, vos fleurs sont épatantes… vous deviendrez célèbre, n’est-ce, pas, m’sieur ! Ah ! les femmes d’aujourd’hui ne nous laisseront plus de place. Et vous, Roberte… quelle délicieuse marine ! Je délaisse l’administration pour devenir amiral… quelle merveille !

— Monsieur m’a aidée.

— Monsieur qui ?

— Je ne puis guère vous présenter… je ne sais pas le nom de Monsieur.

Flèche hardie, mais le « monsieur » ne sourcilla pas. Sa brosse, tenue par une main sans défaillance, allait et venait.

Jacques resta penaud, ainsi que ses compagnes, devant ce résultat négatif.

— Hum ! toussota Jacques, nous allons donc dire : monsieur l’inconnu.

Le visage du peintre s’éclaira et il s’écria, dans un rire gai :

— C’est cela ! M. l’Inconnu.

Il paraissait s’amuser prodigieusement.

Soudain, Jacques eut un sursaut. Il regarda attentivement le jeune homme, puis ses yeux se reportèrent sur sa sœur et ses amies. Mettant un doigt sur sa bouche, il sortit doucement.

Elles comprirent qu’il « savait ». Louise en était sûre. Jacques connaissait toujours tout.

Alors, elles écourtèrent la séance pour retrouver leur complice. Il les attendait avec impatience, dans l’appartement de ses parents, comme c’était convenu.

— Eh bien ! questionna Louise émue.

— Vous n’avez pas deviné ?

— Mais non !

— Vous n’êtes guère futées ! À trois, je vous aurais cru plus fines.

— Qui est-ce ?

— Rien que son rire quand il a ré-