Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/72

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— Ma foi, non. Je me disais simplement que les femmes avaient une meilleure santé que de mon temps, parce que je les voyais toutes avec un teint florissant.

— Comme vous êtes amusant, mon oncle, et un peu naïf peut-être. Heureusement que vous avez une nièce qui vous instruit.

— C’est fort précieux, en effet !

— Comment pourrais-je me procurer du rouge ?

— Ne pense pas à cela ! Je suis comme ta tante, je te trouve fort bien ainsi. Je ne crois pas que tu saches te servir de cet ingrédient.

— Je saurai ! Je regarderai peindre ces demoiselles demain… et vous verrez que je prendrai une donne leçon.

M. de Saint-Armel riait sous cape de la coquetterie dont Armelle faisait déjà son profit. Il pensait à ces mères qui préservent leurs enfants des maladies de l’enfance, et qui ne peuvent cependant empêcher qu’à leur premier contact avec des petits camarades ils soient tout de suite atteints par les épidémies.

Armelle, dans ses sorties, n’avait jamais prêté beaucoup d’attention à la mode, mais il avait suffi que trois jeunes filles élégantes passassent quelques heures avec elle, pour qu’elle s’intéressât aux artifices de la beauté !

— Eh ! eh ! ma chère sœur a introduit le loup dans la bergerie. S’il en est de même pour l’amour, nous nous préparons de beaux jours dramatiques.


IV

Louise, Roberte et Cécile vinrent chercher Armelle au jour convenu.

Louise, de sa fenêtre, avait guetté l’entrée de l’inconnu au musée, et, sûre