Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/90

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— Oh ! Oh ! il y avait donc motif sérieux à jeter de telles foudres ?

— Assurément ! Ce rustre s’est permis de se faire mordre par Agal.

Le marquis, en train de rompre son pain, le reposa brusquement sur la table :

— Est-ce que j’entends bien ? demanda-t-il.

— Sans doute, mon frère.

— Ma sœur, ne pensez-vous pas que vous allez un peu loin ?

— Mon frère, je suis contente de cette leçon infligée à un personnage avec qui nous n’aurons jamais à compter.

Le marquis resta un moment sans parler, occupé à terminer son potage, puis il prononça :

— Je profite de cette circonstance pour vous renouveler mon étonnement au sujet de votre attitude, ma sœur. Nous sommes, ou nous devons être, des gens bien élevés, et je suis surpris que vous englobiez dans un mépris injustifié toute la gent masculine.

— Vous savez pourquoi !

— Je suis désolé que ce monsieur ait été blessé par un animal appartenant à la maison et si je l’avais su, je lui aurais porté mes excuses.

— Vous ! des excuses !

— Certainement, ma sœur. Qui est cet inconnu ?

— Un nommé Gatolat.

— Comment ! un homonyme d’un de nos plus illustres artistes, un parent peut-être ?

— Je crois que c’est un artiste lui-même. intervint Armelle. Il compose ses pièces lui même.

— Et il les joue avec un art parfait acheva le marquis… C’est un artiste dans le sens le plus pur du mot…