Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/91

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M. de Saint-Armel regardait tour à tour sa sœur et sa nièce.

Il vit le visage de cette dernière s’illuminer et cela le frappa.

Armelle murmura :

— Je suis contente que ce soit un tel esprit, parce que son aspect est tout à fait charmant…

Le marquis tressaillit.

Peut-être ètait-il allé un peu loin dans ses louanges. Sa nièce avait-elle été conquise à première vue par cet étranger ?

Mlle de Saint-Armel aînée reprit la parole :

— Laissez-moi vous dire, mon frère, que vos compliments à l’adresse de ce monsieur me surprennent… Il n’est pas de mise, dans nos milieux, de faire un tel cas de cabotins.

— Jusqu’au moment où on les épouse, lança railleusement le marquis.

— Ne parlons pas de quelques exceptions… Molière que vous admirez. n’était bien en cour que parce qu’il amusait le roi, et si on lui accordait du talent, c’était grâce à sa malice de baladin qui savait le tambouriner…

— Halte-là. chère sœur !… vous n’avez pas la notion juste des valeurs. Nous avons évolué depuis ce moment et nous savons reconnaître l’intelligence et le génie partout où ils se trouvent. Amuser les gens n’est pas facile, à cause de la contradiction humaine. et ceux qui y réussissent ont droit à notre reconnaissance…

Qu’Armelle était heureuse d’entendre ces mots ! leu» aea 12 ûdltluM.