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AUTOUR D’UN CANDIDAT

timide, mais sans montrer cet embarras incompréhensible.

Il répliqua de nouveau sur le même mode, attendant la suite à cette introduction.

Louise, dans un grand élan d’énergie, poursuivit, au bout de quelques secondes de silence :

— Il fait bon dans cette demeure, au milieu de ces parterres… Les vacances devraient toujours durer…

— Toujours… vous avez raison…

Il y eut de nouveau un silence pendant lequel la jeune fille pensait :

— Que pourrais-je bien dire, grand Dieu !… le temps passe… les minutes se perdent, et je ne suis guère avancée dans ce que je voulais savoir…

Enfin, dans un effort inouï, elle parvint à murmurer :

— Ces courses doivent vous fatiguer, et sans cesse parler doit être bien ennuyeux…

— C’est gentil de prendre soin de ma santé !…

Louise devint rouge comme une cerise et elle eut une peur affreuse que Marcel ne crût là quelque avance de sa part.

Elle pensa, plus morte que vive :

— Oh ! il va croire que je veux l’épouser !

Alors, vivement, elle riposta :

— Mais non, ce n’est pas gentil du tout… je ne disais pas cela par amabilité, mais simplement pour animer la conversation…

— Très bien, Mademoiselle…

D’étonnement, l’accent de Marcel était devenu un peu sec. Les manières bizarres de la jeune fille le déroutaient.