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Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/108

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cinéma !… cinéma !…

— Je sacrifie une vie confortable pour garder la paix, mais je ne pourrais vivre en contact avec un esprit soupçonneux.

La mère de la filleule murmura :

— Claudine a raison.

— Enfin ! cria la jeune fille.

— Elle a eu la force de montrer que ces interrogatoires lui étaient odieux, et si Henri a pris la mouche, il n’a qu’à s’en prendre à lui et s’en repentir s’il a un peu de jugement.

Mme Hervé interrompît ces paroles sensées :

— Vous dites des bêtises, vous les jeunes ! Vous ne savez pas ce qu’est la vie. Moi, j’aurais épousé Henri en me moquant de sa jalousie. J’aurais été rusée de façon à endormir ses vilains sentiments.

Sa fille rit en disant :

— Maman, tu as vieilli et tu parles avec l’expérience de ton âge, mais à notre place tu aurais sans doute agi comme nous.

— Voilà qui est bien difficile à admettre ; chacun a son caractère, et je pense comme Mme Hervé, dit Mme Nitol, toujours sous le coup de sa déception.

— Je trouve, riposta la jeune femme, que l’existence serait pitoyable avec un mari comme Henri, qui aurait pris prétexte de toutes les paroles, de toutes les sorties, pour nourrir ses soupçons.

Mme Nitol n’était pas du tout satisfaite que cette jeune femme abondât dans le sens de Claudine. Elle comptait sur elle pour renouer le fil cassé. Elle se disait avec aigreur :

« On voit qu’elle est bien mariée. Le cas d’une jeune fille lui importe peu ! Que les années passent, et elle verra ce qu’elle fera de sa fille ! »