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l’élève bompel

Mme Bompel eut un mouvement d’effroi voyant le mal commis. Elle regarda son fils ne sachant plus que penser.

M. Bompel survint et s’écria :

— Que ce Legrise est détestable ! J’ai entendu sa mère me raconter une histoire rocambolesque ! Il paraît que par méchanceté, tu as jeté ton camarade à l’eau ?

— Oh ! papa !

Nil jeta sur son père, un regard si désespéré, que M. Bompel, très ému, murmura :

— Je sais que ce n’est pas vrai, mon petit, et que comme toujours, tu es la victime de ce vilain drôle…

Nil alors se jeta contre la poitrine de son père en bégayant :

— Merci de me croire innocent, papa…

Des sanglots étouffés sortaient de sa gorge. Son père le serra sur son cœur.

— Ta bonté d’âme se fera jour, mon enfant, aie confiance en Dieu… Tôt ou tard, le méchant sera châtié.

— Oh ! je ne demande pas de châtiment pour lui ! Je voudrais seulement qu’il me laissât tranquille.

Mme Bompel était très ébranlée par cette scène. La conviction de son mari, le chagrin de Nil, le mystère qui enveloppait les circonstances lui faisaient pressentir quelque héroïsme qu’elle ne devinait pas encore. N’étant plus sous les accusations véhémentes de Mme Legrise, elle se reprenait.

Les yeux sournois de Legrise, l’épisode du bateau, la mort du cobaye, lui ouvraient les yeux et elle avait soif de clarté.