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l’élève bompel

l’ai deviné qu’après. J’ai refermé la porte tout de suite, parce que depuis la dernière farce que tu m’as faite, je ne voulais pas me trouver en face de toi.

Louis baissa la tête. La plaisanterie qu’il s’était permise dépassait le ton de la bonne camaraderie. Il avait envoyé à Nil une invitation à un goûter, chez un condisciple. Quand le pauvre Nil était arrivé, personne ne l’attendait, et la mère de ce camarade, surprise, lui avait demandé de lui montrer cette invitation.

Nil, toujours prudent, la portait sur lui. La mère et le fils étaient confondus et cherchaient qui avait pu se livrer à ce faux, quand le camarade s’écria :

— C’est Legrise ! je reconnais la lettre « b » qu’il écrit d’une certaine façon !

Nil répliqua :

— Je m’en doutais depuis quelques minutes… Je m’excuse de vous avoir dérangée, Madame.

Mme de Parul s’écria :

— Vous resterez avec Paul, mon jeune ami. Je ne vous attendais pas, mais je suis enchantée de faire votre connaissance. J’ai souvent entendu parler de vous par Paul.

— Je n’aime pas beaucoup que l’on parle de moi, riposta Nil qui songeait à ses punitions.

— Je ne t’ai pas dépeint défavorablement, s’empressa d’affirmer Paul.

— Ou l’on dit du bien de vous, et l’on est inférieur à sa réputation, ou on en dit du mal et on a beaucoup de peine à effacer les paroles appliquées…