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marthe fiel

Mme de Parul approuva fort cette réponse, et au bout de quelques moments de causerie, elle fut enchantée de Nil.

Elle emmena les deux enfants dans une excellente pâtisserie où elle admira la réserve de Nil qui ne prit que deux gâteaux. Ensuite, ce fut une promenade dans le Parc de la Tête d’Or, et quand elle reconduisit Nil, elle entra pour saluer Mme Bompel, et lui demanda de vouloir bien continuer leurs relations. Les deux dames étaient devenues des amies, et leurs fils bénéficiaient de cette sympathie.

Legrise avait donc vu sa plaisanterie tourner complètement à son désavantage. Depuis, naturellement, Nil gardait rigueur à son condisciple et il évitait de lui parler. Aucun reproche de sa part n’avait été formulé, mais ce silence gênait Legrise, beaucoup plus que des paroles véhémentes.

C’était donc la première fois qu’une allusion était faite au procédé de Legrise, qui répliqua :

— Cela ne t’a pas nui, au contraire ! Maintenant, tu es au mieux avec Parul, et sans moi, vous ne vous seriez pas fréquentés, parce que les Parul sont hautains.

— Mais tu restes un faussaire aux yeux de cette famille et ce n’est pas flatteur pour toi ! Je te conseille de te corriger, sans quoi tu deviendras un personnage que l’on pourra craindre.

— Ta morale m’échauffe et si tu es venu pour m’en faire un cours, tu peux t’en retourner !

— Je m’en vais !

— Je ne te retiens pas…

— Papa n’a d’ailleurs que quelques minutes.

— Tu es venu avec ton père ? s’exclama Legrise.