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marthe fiel

— C’est assez difficile à exprimer… Cependant je puis vous dire que j’aime être pris au sérieux… Rire de moi quand je parle me désoblige.

Tradal allait rire, mais il refoula à temps cette manifestation. Il demanda quelques explications à Nil sur ce sujet et ce dernier ne se fit pas prier pour raconter ses mésaventures de classe.

Le précepteur admira par devers lui la prudence de son élève, voulant sauter une classe pour renouveler son entourage.

— Cette résolution vous fait grand honneur, s’empressa-t-il de dire à Nil.

Il regarda son élève avec une sympathie accrue, en se disant qu’il se trouvait en présence d’un caractère.

Le dimanche, Nil s’amusa à dénombrer ses amis nouveaux qu’il vit tous à la messe. Ils y arrivèrent deux par deux et par rang de taille.

La première impression était que l’on se trouvait en présence d’un pensionnat, mais la présence de Mme Ladoume faisant passer ses enfants dans les bancs de famille, détrompait tout de suite. On n’avait plus qu’à admirer cette kyrielle d’enfants aux visages avenants et sains.

Nil fut distrait durant cette messe, bien qu’il eût gardé les excellentes dispositions de ses sept ans. Il regardait tous ces garçons et, comme il était assez physionomiste, il essayait de tirer des déductions de son examen. Il se perdait un peu dans ses remarques, vu le nombre des examinés, et il pensait aussi à sa messe qu’il se reprochait de suivre bien mal. Quand il se reprenait, il baissait vite les yeux sur son