Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mme  Glace se retint pour ne pas rire.

Elle paya le goûter, ce qui provoqua une remarque de Suzette :

— Vous auriez été une bonne mère, parce que vous payez tous les gâteaux… Avec maman, il y a un système… Maman nous paie un gâteau, celui que nous voulons, et les autres, en surplus, nous les réglons avec notre tirelire…

— C’est une excellente idée…

— Je ne trouve pas, riposta Suzette qui se repentait d’avoir révélé ce procédé, parce qu’on se prive toujours de quelque chose… Si je fais des économies pour acheter une robe à ma poupée, je suis retardée sous prétexte que j’ai besoin de manger un gâteau…

— Vous ne me semblez pas privée, puisque vous avez droit à un et que votre cuisinière vous fait des crèmes…

— Mais dans la rue, on attrape faim !… et deux gâteaux sont si vite mangés… Et alors on se contraint… Ainsi, ici, je comptais en reprendre un autre avec mon argent…

— Vite… vite !… reprenez-en, mais gardez votre argent !

— Oh ! Madame, je ne veux pas abuser… Vous êtes tellement gentille que je ne sens plus du tout mon gros appétit… Non, bien vrai, c’est fini…