Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/46

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Suzette le contempla un moment, puis elle regarda autour d’elle. Ni bonne, ni maman, ni vieille nourrice dans les environs.

À son tour, le petit jeta un coup d’œil sur cette fillette bien habillée qui l’examinait. Il sourit. Suzette ne souriait pas facilement, mais elle comprit que pour les besoins de la cause, elle devait être aimable, et elle répondit à ce sourire.

Le petit garçon s’écria :

— Je joue dans « mon » jardin, avec mon beau cerceau…

— Ah ! c’est ton jardin ?

— Bien sûr !

— Comment est-ce que tu t’appelles ?

— Jeannot.

— Voudrais-tu d’une petite sœur comme moi, pour jouer avec toi ?

— Oh ! oui… avec beaucoup de joujoux, plein une maison !

— Oui, c’est ça, plein… plein une maison…

— Où est-elle ta maison ?

— Là, tout près… tu es tout seul ?

— Oui, mon frère est là-dedans… Et l’enfant désigna le musée.

— Viens alors… Tu n’as pas peur ?

— Non, je suis grand… les hommes noirs, les loups, les bêtes, je tue tout avec mon fusil…