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Suzette tendit la main. Jeannot y mit la sienne et il partit en compagnie de cette sœur improvisée.

Il avait lâché son cerceau et bavardait comme une pie. Suzette était légèrement ahurie par son succès, mais tout à fait triomphante au fond de soi.

En somme, ce n’était pas compliqué de se procurer un petit frère. Elle en tenait un fort présentable, gentil, suffisamment beau, un peu trop frisé peut-être pour le goût de sa maman… Mais avec un peu de pommade, Suzette pensait qu’on pourrait très bien remédier à cet inconvénient.

— On va loin ?… questionna le bambin.

— Non, encore une rue…

— Ils sont beaux, tes joujoux ?

— Très beaux… J’ai aussi un papa et une maman…

— Moi aussi…

— J’ai, en plus, Sidonie et Justine. Sidonie, c’est la femme de chambre, et Justine, c’est la cuisinière…

— Moi aussi, j’ai une cuisinière !… s’écria l’enfant glorieux, et je la prête à maman pour qu’elle mette ma soupe dessus pour la chauffer !…

— C’est un fourneau, alors, petit bêta, ce n’est pas une cuisinière.