Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/59

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— Vous criez comme s’il y avait le feu !…

— Il ne manquerait plus que cela !… Avec votre petit frère perdu, ce serait le comble !… Ouvrez !…

— Quand maman sera rentrée…

— Il n’y a rien à faire, murmura Sidonie, c’est une mule pour l’entêtement…

Justine cherchait à comprendre, tout en regagnant sa cuisine. Cette énigme lui paraissait des plus singulières.

Elle n’eut pas le loisir de s’appesantir sur ses pensées parce qu’on sonnait de nouveau à la porte de service.

C’était une femme qui se présenta comme une bonne du quartier.

— Il paraît que l’on a perdu un petit garçon dans la maison ?

— Eh ! bien, je l’ai vu, moi, cet enfant… Il s’en allait avec un monsieur, il pleurait… C’est de voir pleurer ce petit qui m’a semblé drôle… Je me suis dit : voilà un enfant qu’on enlève à sa mère… Le monsieur l’entraînait de force… Le pauvret portait une blouse blanche… ses cheveux étaient blonds et il criait : maman !…

— C’est-y Dieu possible !… s’exclama Justine.

— J’en étais sûre !… clama Sidonie.

— Vous comprenez, reprit la domestique, je