Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/111

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nait autoritaire, un envoûtement d’où elle se retirait apeurée.

Quand elle cherchait un appui du côté des Lavique, elle n’en trouvait pas, ceux-ci affectant de nouveau la neutralité. Pourtant le couple ne cessait de parler d’elle.

— Je t’assure, mon amie, que son heure arrive ; cette petite s’ennuie à mourir dans son logis. Il lui faut des enfants, elle est toute pétrie de tendresse…

— Tu crois que Robert serait toujours disposé ?

— Tu vas voir !… Je vais lui écrire un simple mot pour m’informer de sa santé… Il quittera vite le Maroc, et dans huit jours, il sera à l’hôtel des Gendel…

— C’est à essayer…

M. Lavique eut raison.

Sitôt que Robert Bartale reçut de son vieil ami quelques lignes où rien n’était explicite, mais où il devina que sa présence serait accueillie, il prit le bateau.

Au débarqué, il courut chez les Lavique où il apprit que Christiane était plus jolie que jamais et que son grand chagrin s’atténuait.

En constatant que le vieux ménage ne lui disait rien de plus précis, il fut déçu. Il imaginait une Christiane remplie de remords et voulant racheter sa cruauté. Mais il vit les deux visages si souriants et si persuasifs, qu’il en déduisit que sa cause était bonne et qu’on voulait lui en laisser la surprise.