Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/145

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— Je vous pardonne entièrement. Je sais que la déception peut engendrer de terribles effets… Je m’avoue responsable des manifestations qu’elle a provoquées en vous…

— N’en retirerez-vous pas la cause ?

— Non… notre mariage est plus impossible que jamais… N’oubliez pas que vous m’avez gravement offensée et je ne pourrai pas supporter ce souvenir entre nous…

— Une vie entière d’amour l’effacera, Christiane, c’est le désespoir qui m’a…

— Ma décision est irrévocable, trancha la jeune fille d’une voix forte.

Robert Bartale se trouva de nouveau le plus malheureux des hommes et il s’écria :

— Que ferai-je sans vous ?

Christiane baissa la tête, tandis qu’une émotion l’envahissait. Elle se disait la même chose au même moment :

Que ferait-elle sans lui ?

Puis, avec un calme qui atteignait au tragique, elle répliqua :

— Il ne manque pas de jeunes filles qui valent mieux que moi… Vous rencontrerez facilement celle qui vous aimera avec plus de force et de constance…

Il fallut à Christiane un effort, surhumain pour arriver sans faiblir à la fin de sa phrase.

Mais si, jusqu’alors, Robert avait espéré contre tout espoir, que la résolution de Christiane changerait, il