— Et… ce monsieur ne t’aime pas encore ?
— Non… c’est un glaçon… Il m’ignore, ce qui est plus terrible encore… Je ne le vois pas souvent, mais je pressens que son amour ne sera pas pour moi…
… Écoute, Bertranne, je suis désespérée de t’avoir causé un tort involontaire…
— Lequel, mon Dieu ?
— Tu aurais pu sans doute épouser celui que tu aimes, si j’avais pensé à te laisser une dot…
— Une dot ? comment cela ?
— J’ai donné toute ma fortune.
— Tu plaisantes ?…
— Non… ce sont des œuvres qui la possèdent.
Bertranne bondit et cria :
— C’est mère qui t’a amenée à cela ?
— Non… non… — Tu me rassures… Eh ! bien ma chère, tu es une folle… on ne gaspille pas son argent ainsi… Qui t’a conseillée ?
— Personne…
— Cela me soulage. Je craignais quelque chose d’indigne… Tu me confonds… Je ne croyais pas que tu tomberais dans la catégorie des cas pathologiques…
— Tu n’es pas tendre ! C’est avec toute ma raison que je me suis décidée…