Page:Fiel - Le fils du banquier, 1931.djvu/99

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grand-père maternel qui composait les dessins de ses ciselures. L’autre s’occupait de modes et ne réussissait pas mal. Les voisines lui demandaient déjà son aide quand elles avaient un vieux chapeau qu’elles voulaient rendre neuf.

Ces deux genres de travail pouvaient s’élaborer à domicile, et Mathilde disait :

— Mes petites sœurs n’auront pas le temps de s’ennuyer quand je serai mariée : la maison sera remplie de clients. Mais si elles veulent travailler avec profit, il faudra qu’elles inscrivent sur la porte qu’elles ne veulent être dérangées qu’à certaines heures.

Bodrot trouvait fort sage cette idée. Lui-même savait, par expérience, qu’on ne peut recevoir et travailler à la fois.

Le patron Bodrot ne pouvait se plaindre. Il était récompensé de son travail, de sa sobriété, de sa probité et des bons exemples qu’il avait donnés.

Puis les Plit étaient de braves gens et Germain s’adoucissait. Il était intelligent et savait de quelle façon il devait plaire.

Tout se présentait à souhait.

Les jumelles rentrèrent. Ce fut instantanément comme si des oiseaux étaient réveillés dans une volière. Les pièces étaient remplies de murmures, de paroles, d’exclamations et de rires.

Le bon Bodrot les admirait, plaçait son mot, riait et disait »

— Allons, vous parlerez après le dîner. Vous devez avoir faim. Si tu es prête à nous inviter à passer à table, ma petite Mathilde, j’en serais enchanté !…