Pendant le trajet, il me vanta les qualités de sa fiancée. C’était une antienne commune à tous les amoureux, et je l’écoutai non sans indifférence.
Pendant que mon frère renforçait le panégyrique de celle qu’il aimait, je me disais que j’allais annoncer la nouvelle de mes fiançailles, mais que je ne me perdrais en aucune louange sur mon futur mari.
Léo me demanda :
— Tu t’entendras avec Berthe ?
— Je m’entends avec tout le monde.
— C’est une garantie !
Il y eut une minute de silence et mon frère reprit :
— À propos, et ce monsieur qui t’avait demandé son chemin, tu l’as revu ?
Je ne m’attendais pas à cette question et elle me laissa très décontenancée. Très rapidement, je pensai que si je répondais négativement, Léo, quelques jours après, me taxerait d’hypocrite,