Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/63

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Nous restâmes encore une fois sans parler. Je n’avais pu placer un mot. Il me semblait de nouveau que ce qui se passait appartenait au rêve. Je me susbstituais à Léo, et je me voyais remplissant le même rôle auprès de mes parents.

Vincent lança, de sa voix gaie :

— Ce sera amusant d’avoir une belle-sœur ! Elle me plaît beaucoup, Berthe Durand ! D’abord, elle est jolie, pas le genre de Monique, non, mais aussi bien…

Je rougis, tandis que maman, mécontente, disait :

— Vincent, ne raconte pas de sornettes…

Je me demandais si maman était fâchée de ce que mon frère me comparât à Berthe, ou simplement parce qu’elle craignait que cet éloge ne me rendît vaine.

Mon visage ne m’agréait pas et je n’en tirais aucune vanité. Je trouvais stupide d’avoir des yeux verts et une chevelure châtain. Quant à