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Berthe Durand, je savais qu’elle avait des cheveux blonds ondés, avec des yeux bruns magnifiques. Je l’avais aperçue d’un peu loin, sans penser alors qu’elle deviendrait ma belle-sœur.

La soirée fut assez morne. Chacun se livrait à ses réflexions sans oser les exprimer. Maman surtout semblait retenir des questions.

Léo, lui, portait un visage souriant. Il était débarrassé de l’aveu pénible et il se laissait aller au bonheur. Papa restait grave, mais avec sérénité, et je ne pouvais m’empêcher de le contempler avec émotion. C’était pour lui que je me sacrifiais. Je me félicitais presque de ma décision en songeant à l’union que Léo allait conclure. Si mon père, par-dessus cette déception, avait subi un malheur de carrière, c’eût été par trop cruel.

Je pensais que ma vie comptait peu à côté de la tranquillité de mes père et mère. Ce soir-