dimanche. Je serais fort heureux que tu la connaisses et j’ose espérer que ton impression sera bonne.
Je voyais que maman était fort émue. Après une hésitation à peine sensible, elle répondit :
— Je suis bien désireuse de recevoir cette jeune fille, mais du moment que tu l’as jugée digne d’entrer dans la famille, de devenir la sœur de ta sœur, il me semble que je n’aurai qu’à ratifier ton choix.
— Merci, maman.
Il était hors de doute que maman venait de fournir un effort considérable. Sa pâleur l’attestait, mais comme elle était contente de s’être dominée, son malaise passa vite.
Vincent s’écria :
— Je suppose que nous pourrons être tous présents !… Je tiens à ne pas manquer la visite de ma future belle-sœur…
— Certainement, appuya maman, il vaut mieux que Mlle Durand nous voie tous. Ce sera d’abord plus aimable, et l’idée de ce qu’est la famille sera plus exacte pour elle.
Pour mon compte, j’étais fort intriguée de contempler la merveille annoncée par mon frère.
Aussi, le dimanche matin, étais-je plus occupée de Berthe Durand que du neveu Galiret. Tout le monde me sembla absorbé, d’ailleurs, dans cette attente, sauf peut-être Vincent, qui chantait à pleins poumons. Il est certain que le soleil brillait d’un si bel éclat que l’on n’aurait pas dû ressentir l’ombre d’une tristesse, mais il y a toujours dans la vie un point noir qui se pose devant la lumière.