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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/138

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SUR LE SOL D’ALSACE

par-delà le jardin dont quelques arbres se dégarnissaient. Leurs troncs immobiles ressortaient plus noirs, plus tristes ; le soleil pâle filtrait à travers les branches moins touffues, déposant de furtifs rayons sur les feuilles grelottantes, prêtes à tomber. La fenêtre fermée formait une barrière entre les personnes et la nature. Un feu de bois ronronnait dans le fourneau de faïence cher à l’Alsace. Par la petite ouverture de la porte de cuivre bien luisant, on distinguait la braise rouge qui ressortait comme une escarboucle enchâssée dans de l’or. La chaleur inondait la pièce, continuant l’illusion de l’été, tandis qu’au dehors il faisait froid, un froid inattendu.

Louise sortit de sa rêverie en entendant Fritz :

— Chère madame Hürting, parlez-moi encore de la France…

Elle écouta sa vieille amie qui se laissait aller aux souvenirs. Fritz, sans se lasser, la questionnait sur Nancy… Le petit-neveu de Mme Hürting l’intéressait particulièrement.

Quelles études faisait-il ?… Pourquoi ne venait-il pas à Saverne ?