— Pourquoi mon père te renvoie-t-il ?
Il devinait la cause, mais éprouvait le désir de se l’entendre confirmer :
Marianne murmura presque bas :
— Je suis trop française.
— Dis-le bien haut, Marianne, comme une gloire !
— Ah ! je ne sais plus comment on doit parler, dans cette maison !… répondit la servante.
— Ma pauvre !… et c’est ainsi d’un bout de l’Alsace à l’autre, il paraît… Mais tu ne partiras pas… je vais parler à mon père ce soir…
— C’est inutile… je suis décidée… je ne veux pas attendre que l’on me chasse…
— Je parlerai à mon père… que deviendrait maman sans toi ?…
Fritz descendit dans la salle à manger et lut jusqu’à l’arrivée de son père.
Depuis la maladie de Mme Ilstein, personne n’assistait plus au repas tardif du maître. Cette attention manquait à Herbert qui aimait à ce qu’on s’occupât de lui. Son plus jeune fils ne l’ayant jamais habitué à cette cour, il fut tout étonné de le voir. Il crut à une marque de défé-